Sotheby’s est honorée d’annoncer la vente d’une partie de la collection Marcel Brient d’art contemporain le 24 septembre à Paris. Environ 100 lots illustreront le parcours de ce collectionneur français, intuitif et libre penseur à la stature internationale. Cet ensemble offrira également un riche panorama de la création en France depuis les années 1960, et de l’extraordinaire diversité des artistes qui y ont contribué.
Selon Stefano Moreni, Directeur du département Art Contemporain Sotheby’s France : «Si cet ensemble choisi de la collection Marcel Brient ne prétend pas être exhaustif, il aura pour qualité de proposer aux collectionneurs français et du monde entier un regard diversifié et approfondi sur le travail des artistes en France ces dernières quarante années. Une occasion rare d’acquérir des œuvres qui occupent une réelle place dans l’histoire de l’art. »
Pendant une quarantaine d’années, Marcel Brient a constitué discrètement l’une des plus grandes collections d’art contemporain en France, vivant cette pratique plus comme une aventure personnelle qu’une entreprise. Il préfère « les pièces découvertes […] au hasard » tout en gardant le sens profond que chaque œuvre est liée à l’histoire « d’une manière extraordinaire ». Lors de son parcours, plusieurs rencontres ont guidé ainsi son regard…La plus décisive fut celle avec Louis Clayeux, directeur de la galerie Maeght à Paris entre 1948 et 1965, qui le conduisit dans l’atelier d’Alberto Giacometti. D’autres galeristes l’ont accompagné comme Karl Flinker qui lui soumit une gouache de Jean Helion et Jean Fournier qui lui vendit un pastel de Joan Mitchell mais aussi les galeries Claude Bernard, Durand Dessert, Yvon Lambert, Maeght, de France, etc.
Si Marcel Brient a toujours acquis des œuvres d’artistes créant en France, il fut aussi parmi les premiers à acheter Jeff Koons, John Currin, Takashi Murakami ou Felix Gonzales-Torres mais aussi Georg Baselitz, Sigmar Polke ou Kara Walker.. La nationalité des artistes n’est pas son critère de sélection.
Seuls son goût et son regard le font avancer vers des artistes qu’il admire. Ce collectionneur exigeant aux choix radicaux aime aussi transmettre. Cette volonté de transmission se retrouve ici dans la sélection didactique de cette vente en donnant une chance au marché de reconnaitre les artistes que Marcel Brient a soutenus par ses acquisitions depuis de nombreuses années.
La collection mise en vente chez Sotheby’s permet ainsi de décliner de façon approfondie plusieurs séquences de l’histoire de l’art en France comprenant des représentations individuelles fortes comme Michel Parmentier ou Simon Hantaï, avec comme point de départ, peut-être, son tout premier achat, La Relève, une gouache de Jean Hélion, 1947.
Commençons ainsi par le Nouveau Réalisme dont la collection renferme des œuvres des plus grands artistes de ce mouvement. Martial Raysse qui, à partir de plastiques, d’objets usuels colorés, d’emballages, réalise des montages comme Arbre, une sculpture formée d’assemblage de bouteilles en plastique, 1959-1960 (estimation : 200.000/300.000 €)*.
Christo rejoint ce mouvement peu de temps après son arrivée à Paris et ses premières œuvres sont des peintures abstraites et des empaquetages d’objets dans de la toile ou du plastique comme Poussette empaquetée de 1962 (estimation : 120.000/180.000 €).
Raymond Hains développe lui des images alliant références culturelles, objets courants et noms propres pour jeter des ponts entre la banalité du quotidien et l’univers de la création. Dans les années 1960, il agrandit démesurément des boîtes et des pochettes d’allumettes comme celle intitulée Seita, 1966-1967 qui figure dans cette vente (estimation : 60.000/80.000 €).
La collection comprend plusieurs toiles de Michel Parmentier du milieu des années 1960, une périodeclé de l’itinéraire mouvementé de l’artiste qui, deux années plus tard, allait cesser de peindre jusqu’en 1982. 15 octobre 1966 et 18 février 1968 témoignent avec force de son travail reposant sur l’alternance de bandes de couleur et blanches, de mêmes dimensions, rendues apparentes par le dépliage de la toile (estimation : 40.000/60.000 € chacune).
Artiste phare du mouvement Support/Surface, Simon Hantaï sera présent dans cette vente au travers des exemples magnifiques de toiles pliées, froissées et imprégnées de couleur avant d’être dépliées. Déclinées en séries, elles sont désormais des pièces très recherchées par les collectionneurs (Etude, 1969, estimé 250.000/350.000 €).
Deux toiles magistrales Sans Titre exécutées en 1968 et 1980 par Claude Viallat, un des membres fondateurs de Support/Surface, reprennent la répétition d’une forme simple posée comme une empreinte sur une toile sans châssis teintée au profit de l’expression de la couleur (estimation : 15.000/20.000 €).
Figure importante de l’abstraction, Martin Barré travaille sur le problème de l’espace, de la forme et du fond, cherchant à épurer davantage ses compositions. La collection propose deux exemples remarquables des années 1980 : 80B-100 x 90 (estimation : 50.000/70.000 €) et 86-87-120 x 120B (estimation : 40.000/50.000 €)
Appartenant à la Figuration Narrative, Gilles Aillaud privilégie la représentation d’animaux dans des zoos et les paysages déserts de bord de mer dans une palette volontairement froide. Un travail très poussé sur la perspective et le cadrage maintiennent le spectateur émotionnellement à distance du sujet, tout en l’intégrant physiquement dans l’espace. Citons Otaries dans l’eau, 1976, et Cage vide, 1971.
Enfin, la vente proposera également des œuvres d’artistes internationaux ayant travaillé en France comme Joan Mitchell (diptyque Sans Titre, 1987, estimation: 120.000/180.000 €) et Sam Francis, avec Sans Titre, toile à l’acrylique de 1982.
Exposition
Jeudi 20 septembre 10h-18h
Vendredi 21 septembre 10h-18h
Samedi 22 septembre 10h-18h
Dimanche 23 septembre 14h-18h
Lundi 24 septembre 10h-14h