Cet automne Sotheby’s France conviera les esthètes à un voyage sur les rives orientales. Le 23 octobre, la maison dévoilera les différentes facettes d’un Orient tantôt rêvé, tantôt exploré, mais toujours source de fascination et de fantasme.
Cette vente retrace, en 123 œuvres, les périodes phares de ce courant pictural unique et fait surtout la part belle au Nu, offrant aux regards de troublantes odalisques. Les amateurs croiseront la route des grands peintres voyageurs des XIXe et XXe siècles tels Jacques Majorelle, Adolf Schreyer, Herman-David-Salomon Corrodi, Etienne Dinet. La sculpture européenne et les arts islamiques seront également à l’honneur.
Cette vente célèbre le Nu, autour d’une quinzaine de tableaux qui prennent pour modèles de somptueuses odalisques. Magnifiées, ces femmes sont représentées comme les déesses d’un Orient lointain, source de bien des fantasmes. Jeune femme sur une terrasse de Frederick-Arthur Bridgman constitue l’œuvre phare de cet ensemble. Il est probablement le volet gauche d’un important triptyque réalisé par l’artiste pour l’Exposition Universelle de 1889, titré Le pirate d’amour. Pièce unique dans l’oeuvre de Bridgman par sa composition et sa taille, elle décrit la première phase d’une composition en trois parties. On y voit une beauté s’abandonnant à la lueur du soir, alanguie et rêveuse, indifférente à l’homme qui l’espionne derrière un muret (estimation: 100.000 – 150.000 €).
D’autres portraits de femmes dénudés complètent cette sélection. Une grande sensualité émane de ces nus, peints dans un style classique permettant de faire la synthèse entre le réalisme du traitement des chairs et l’idéalisation érotique des courbes et des lignes du corps, une synthèse magistralement réussie par Ingres dans ses Odalisques. Le magnifique tableau de Charles-Zacharie Landelle, Le Réveil (1864), estimé 10 000 – 15 000€) représente une jeune femme s’étirant voluptueusement, dans une pose rappelant celle de L’Odalisque à l’esclave d’Ingres (1839-1840, Fogg Art museum, Cambridge, Mass.). La lumineuse Odalisque allongée de François-Léon Comerre (estimation : 10 000 – 15 000 €) montre une jeune femme à la peau laiteuse déployant, non sans une pointe de lascivité, sa provocante nudité dans le décor luxuriant de ce que l’on suppose être un hammam. La blancheur quasi virginale du modèle conjuguée à la délicatesse de ses traits, n’atténuent en rien la charge érotique qui imprègne ce tableau.
La vente comporte également quatre grandes toiles du peintre italien Massimiliano Gallelli, tableaux très décoratifs – peut-être les anciens décors d’une demeure monégasque – qui sont une véritable « invitation au rêve ».