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Regard sur l’Algérie, 50 œuvres orientalistes provenant de la même collection privée

Paris – Après le succès de la vente Moroccan Spirit : 1874 – 2014, en novembre dernier, Artcurial met à l’honneur un autre pays du Maghreb : l’Algérie. Le 10 février prochain, c’est ainsi une collection remarquable de plus d’une cinquantaine de tableaux orientalistes, tous liés à l’Algérie, qui sera offerte aux enchères. Cet ensemble, conservé jusqu’à présent en mains privées, retrace un siècle de création, de 1830 à 1930.

ARTCURAIL ALGERIA

Olivier Berman, directeur du département Orientalisme d’Artcurial, revient sur cette collection « La réunion de tableaux autour d’une thématique, d’un courant, reflète la personnalité d’un collectionneur et dévoile son regard singulier sur l‘Algérie. La collection que nous avons le plaisir de proposer aux enchères embrasse de nombreux thèmes de la vie quotidienne mais également des représentations historiques. Les œuvres sont signées de la plupart des artistes phares de la période : Etienne Dinet, Eugène Girardet, Antoine Léon Morel-Fatio…. »

La collection se démarque par un attrait pour des scènes de la vie quotidienne, plutôt qu’un orientalisme fantasmé. On trouve ainsi un ensemble de 5 œuvres d’Etienne Dinet. L’artiste tombe amoureux de l’Algérie, lors de son premier voyage sur place en 1884. Mais c’est un an plus tard qu’il y retourne pour finalement s’y installer définitivement en 1904. Il découvre à cette occasion l’oasis de Bou-Saâda. Passionné par le pays et ses habitants, il apprend l’arabe et se convertit à l’islam. Repos à l’ombre, Bou-Saâda (estimation : 200 000 – 300 000 € / 265 000 – 395 000 $) et Une place à Bou-Saâda (estimation : 200 000 – 300 000 € / 265 000 – 395 000 $) reflètent parfaitement son œuvre : des tableaux lumineux et réalistes, où les personnages sont représentés dans des tâches ordinaires.

Eugène Girardet, ancien élève de Jean-Léon Gérôme, partage la même approche intimiste. Ses œuvres sont cependant plus nostalgiques et contemplatives, comme sa Porte ouverte sur Bou-Saâda (estimation 25 000 – 30 000 € / 33 000 – 40 000 $). Il aime particulièrement les représentations de désert et de tribus nomades, qu’il documente lors de ses 8 voyages en Algérie de 1874 à 1900.

Plus académique, la Vue d’Alger d’Antoine-Léon Morel-Fatio offre une vision inhabituelle de la cité, vue depuis la mer. L’artiste fait partie de l’Expédition d’Alger de 1830. Sur place, il croque les paysages et les gens. A son retour à Paris, les dessins et aquarelles laissent la place à des huiles peintes en atelier. Plusieurs seront achetées par Louis-Philippe, avant qu’Antoine-Léon Morel-Fatio devienne conservateur des collections maritimes du Louvre, en 1852. Cette Vue d’Alger (estimation : 60 000 – 80 000 € / 80 000 – 105 000 $), vision plus calme et apaisée que les scènes de bataille qu’il a l’habitude de peindre, faisait partie d’un ensemble de quatre œuvres représentants les grands ports méditerranéens : Vue d’AlgesirasVue de Constantinople et Vue de Marseille. Ces œuvres auraient décoré l’intérieur du yacht impérial de Napoléon III.

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