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Il Centre Pompidou acquisisce un capolavoro di Leonardo Cremonini

Les écrans du soleil, 1967-1968, huile sur toile,
Les écrans du soleil, 1967-1968, huile sur toile,

Le Centre Pompidou acquiert un chef-d’oeuvre de Leonardo Cremonini

Le Centre Pompidou vient de faire entrer dans ses collections un des chefs-d’oeuvre du peintre italien Leonardo Cremonini (1925-2010) : Les écrans du soleil, un tableaupeint en 1967-1968. Cegrand diptyque qui dépeint une scène de plage à la saveur métaphysique et s’étale sur près de trois mètres est la plus grande toile peinte par Cremonini au cours des années 1960. Exposé dès son achèvement au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, où il fut le clou de l’exposition Cremonini en 1969, Les écrans du soleil est l’une des compositions les plus caractéristiques de l’artiste italien, installé à Paris depuis 1950 : cette grande scène de plage estivale, typiquement méditerranéenne, est, malgré la construction géométrique rigide, un tableau dont émane une ambiance métaphysique. Il surprend et séduit par la palette extrêmement variée de ses couleurs acidulées, presque pop, si typiques des années 1960, mais aussi par le jeu de textures habiles mis en place par le peintre. Sans oublier des détails quasiment surréalistes, comme ces éléments de transat qui s’envolent vers le ciel, à droite, ou le canon étrangement rabougri des enfants et la répétition quasi-hypnotique des montants des cabanes de plage. Ce sont des éléments qui placent cette scène plus dans le domaine du souvenir ou de la remémoration plutôt que d’une vision réaliste.

T&L – Age de raison

Au milieu des années 1960, Alberto Moravia avait défini Cremonini comme le peintre métaphysique par excellence, mais son oeuvre était également hautement admirée des peintres Francis Bacon et Roberto Matta et, du côté des écrivains, Italo Calvino, Umberto Eco, Dino Buzzati, Louis Althusser, Michel Butor et Régis Debray (pour n’en citer que quelques-uns).

Le tableau, qui regorge de nombreux personnages, enfants en train de jouer et adultes en train de paresser, a été acquis par le musée national d’art moderne parisien lors de l’exposition Cremonini dans l’œil de Francis Bacon à la Galerie T&L (Paris) pour un prix de 250 000 euros, grâce au soutien des Amis du Centre Pompidou ainsi que de généreux mécènes extérieurs. Cette acquisition majeure est une nouvelle pierre à l’édifice de la reconnaissance de Leonardo Cremonini, après l’exposition qui lui a été consacrée à l’Institut de France à Paris en avril-mai et la publication du catalogue raisonné de ses estampes : elle confirme le regain d’intérêt pour ce peintre inclassable mais fondamental des scènes italienne et française de la seconde moitié du XXe siècle. En 2021, le MART de Rovereto lui avait consacré une grande exposition ainsi qu’à son ami Karl Plattner. L’exposition de la Galerie T&L révélait, elle, les liens d’amitié entre Cremonini et un autre artiste : son glorieux aîné, Francis Bacon, qui l’aida à percer sur la scène européenne au cours des années 1950. Les deux hommes se connurent à Rome, en 1954, à la Galleria L’Obelisco et partagèrent cinq foi les mêmes galeries, dont celle de Claude Bernard à Paris et ils se fréquentèrent jusqu’à la disparition du peintre britannique, en 1992.

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