18 novembre 2014, Paris
La prestigieuse vente de Tableaux et dessins anciens et du XIXe siècle aura lieu à l’issue de la 4e édition du Salon Paris Tableau (13-16 novembre 2014), le 18 novembre, sous le marteau de Matthieu Fournier – à la fois spécialiste et commissaire-priseur – chez Artcurial, rond-point des Champs- Elysées.
La vente est dominée par une remarquable huile sur panneau provenant d’un cassone (coffre de mariage) du Maître des Cassoni Campana, actif à Florence au début du XVIe siècle. Cette illustration de l’histoire d’Eurydice est passée successivement dans de prestigieuses collections internationales – Ancienne collection Donaldson, Londres , Ancienne collection Joseph Spiridon, Paris, Ancienne collection Ottmar Strauss, Berlin, Ancienne collection Chantal de Nora. Une abondante bibliographie internationale documente les œuvres du Maître des Cassoni Campana.
Deux panneaux de la même main, provenant probablement du même cassone et illustrant d’autres épisodes de l’histoire d’Eurydice peuvent être identifiés : l’un, Aristée poursuivant Eurydice, 58 x 68 cm, se trouve à Paris au musée des Arts décoratifs, l’autre, La mort d’Eurydice, 61 x 69 cm, fait partie de la Collection Murnaghan à Dublin. Le panneau qui sera proposé à la vente le 18 novembre 2014, Eurydice et ses compagnes, est de grande taille : 58 x 145 cm. Il est estimé 350 000 – 550 000 € / 450 000 – 650 000 $.
L’identité du Maître des Cassoni Campana reste aujourd’hui encore à découvrir. Il tient son nom de quatre panneaux de cassoni provenant de la célèbre collection Campana et aujourd’hui conservés au musée du Petit Palais d’Avignon et illustrant des scènes de l’histoire d’Ariane et de Thésée.
Un tableau de Jean-Baptiste Greuze (1725 -1805), Un premier chagrin, huile sur toile, 53 x 66,50 cm, a, elle aussi, séjourné dans de grandes collections comme l’Ancienne collection du comte d’Espagnac à Paris puis celle du Dr.Paul Drey à New York. Edgar Munhall, spécialiste de l’artiste, date le tableau vers 1785. Il révèle à la fois une composition élaborée et une palette subtilement nuancée qui sont la signature de Greuze dans ces années-là. “Peintre de la nature et du sentiment”, l’artiste obtint un réel succès en se faisant l’initiateur et le grand représentant d’un nouveau genre à la fois édifiant, sentimental et moralisant. Toutes les qualités de sa peinture sont ici réunies pour résumer la quintessence de son art. La toile est, par ailleurs, dans un excellent état de conservation (estimation : 80 000 – 120 000 € / 100 000 – 150 000 $).
Combat de coqs, très rare tableau de Jacques Barraband (1767 – 1809) – seuls 4 ou 5 sont aujourd’hui répertoriés – s’impose par son format ambitieux, 90 x 116 cm, et témoigne de la grande qualité du métier de l’artiste (estimation : 40 000 – 60 000 € / 50 000 – 75 000 $). Très apprécié par Napoléon 1er et Joséphine, l’artiste travailla à la demande du couple impérial pour le décor de la salle à manger du château de Saint-Cloud et fut l’auteur des sections d’histoire naturelle de “La Description de l’Egypte”. L’Impératrice Joséphine acheta des gouaches d’oiseaux de l’artiste au Salon de 1808 et Barraband dessina les oiseaux qu’elle conservait dans la serre chaude de la Malmaison.
Une pièce charmante d’Hubert Robert (1733-1808), Le mendiant et le perroquet, huile sur toile de 1795, sera proposée 40 000 – 60 000 € / 50 000 – 75 000 $. Le thème de l’aveugle qui demande l’aumône à un perroquet est récurrent dans l’œuvre de l’artiste dans les années 1790, époque où sévit la Terreur, règne de l’arbitraire. Il illustre le proverbe qui dit que “Celui qui s’adresse à un bavard est comme l’aveugle qui demande quelque chose à un perroquet”, autrement dit, il est inutile de demander quelque chose aux protagonistes de la Révolution qui dissertent sans fin, sans écouter quiconque. Cette toile provient d’une collection particulière parisienne.
Un important ensemble de sculptures des XVIIe et XVIIIe siècles complète le volet dédié à la peinture. Parmi elles, un bas-relief en plâtre de Nicolas Coustou (1658-1733), Le Dieu de la Santé montre à la France le buste de Louis XIV, 89 x 74 cm, estimé 15 000 – 20 000 € / 19 000 – 25 000 $. Ce bas- relief illustre une allégorie à la gloire de Louis XIV évoquant sa guérison de 1867. Le marbre est aujourd’hui conservé au musée du Louvre à Paris.
LE DESSIN FRANÇAIS SERA PARTICULIEREMENT A L’HONNEUR A L’OCCASION DE CETTE VACATION
Un rare ensemble d’œuvres sur papier (estimation de l’ensemble 27 000 – 38000 € / 35 000 – 48 000 $) provenant de la descendance de Pierre- François-Léonard Fontaine (1762-1853), premier architecte de l’Empire, se compose d’un petit nombre de pièces insolites et captivantes tant pour leur esthétisme que pour leur utilité à saisir la substance du métier d’architecte. La pièce la plus représentative de cet esprit est sans doute le Dessin-maquette : projet en trois dimensions pour un salon à musique (estimation : 8 000 – 12 000 € / 10 000 – 15 000 $). Parvenu jusqu’à nous dans un exceptionnel état de conservation, ce rare “modèle de réduction” de Fontaine, à la fois dessin, maquette et finalement objet de curiosité et de collection, est un important témoignage de la pérennité des pratiques architecturales.
Une importante feuille de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), préparatoire au décor de la salle à manger du château de la Muette et faisant donc partie des grandes commandes royales Buse attaquant un lièvre, plume et encre noire, circa 1749, est estimée 12 000 – 15 000 € / 15 000 – 19 000 $. Elle provient d’une collection privée parisienne.